Mondes Emergents

Another BRICS in the world...

vendredi 18 mars 2011

La Chine sauvera t-elle la "renaissance" du nucléaire ?



Chaque jour les « Une » de nos journaux se font de plus en plus tranchantes sur la question. Fin du nucléaire, divorce avec les marchés, survie de l'Atome, le nucléaire semble condamné.

Et embraient les opposants historiques au secteur, au son des « c'est pas faute de vous l'avoir dit ! »

Dans l'autre camps, le défenseurs du nucléaire se réfugient derrière un mot : Audit !

Clarté, transparence et honnêteté, les dirigeants se raccrochent à cette sainte trinité comme on se réfugie dans la prière lorsque l'on reçoit sa première feuille de paie (j'ai payé ce jour là mes longues années d'agnosticisme...)

Malgré ces vœux de sureté, le nucléo-scepticisme semble s'installer...en Europe.

Tchernobyl est dans toute les têtes. Pourtant la comparaison est loin d'être évidente.

L'accident de 1986 avait fait prendre conscience des dangers de l'atome. Une nouvelle génération de militants verts était ainsi rentrée en politique. Les gouvernements n'ont alors plus eu le choix. Ils ont donné un brutal coup de frein à leur programme nucléaire et les acteurs de l'atome ont sabré dans les effectifs et la R&D. Accessoirement, j'avais été privé de thym et de lait (particulièrement radioactifs) pour mes repas. N'ayant que 2 ans à l'époque, j'avais relativement bien supporté ces privations...

La glaciation des programme avait été permise par le contexte internationale. Le contre-coup du choc pétrolier avait fait sombrer le baril en dessous des 20$. Le gaz naturel était également en pleine chute. La transition était donc possible économiquement.

En 30 ans, c'est fou comme le monde a changé.

Une chose a changé en particulier, la Chine !
La « renaissance » du nucléaire est annoncée depuis quelques années. D'Allemagne, d'Italie, ou d'Europe de l'Est, nous nous réjouissons de voir des bataillons d'ingénieurs en herbe venir en France se former aux rudiments du proton et du notron... 

Pourtant, l'Europe ne fait rien à l'affaire. La « renaissance », ce sont les émergents qui l'ont faite. Et ce sont eux qui décideront de sa poursuite...

Depuis 2000, sur les 37 nouvelles centrales construites, 28 se trouvent chez les émergents. Pire, sur l'ensemble des projets prévus pour les 10 prochaines années, les pays du G7 sont responsables de seulement 3% d'entre eux ! 

C'est bien sur l'Asie qui tire le secteur.

En début de semaine, Pékin s'est rangé prudemment du coté des « auditeurs ». Un « examen exhaustif » de toutes les centrales a été lancé. Mais tout indique que la Chine n'a aucun intention d'abandonner son programme nucléaire. Elle ne le peut pas de toute façon...

Pékin a de moins en moins le choix de sa politique énergétique. Sa croissance incandescente, conjuguée à l'arrivée de 300 millions de nouveaux urbains d'ici 10 ans, va continuer de faire décoller ses besoins énergétiques. Si vous ajoutez les risques de la pollution, elle pourrait couter entre 6% et 10% de PIB, le calcul est simple :

Exode rurale + Pollution menaçante + Expansion économique = 

                                           E . P . R !

Le nucléaire est la clef de voute de la politique énergétique chinoise. Il lui permettra de réduire sa consommation d'énergie fossile tout en attendant que les technologies du renouvelable soient matures.

Si vous doutez encore des intentions chinoises, ce dernier détail est pour vous. Alors que l'« équipe de France » du nucléaire (l'équipe de 2010, pas de 1998) se met en ordre de bataille pour vendre son EPR de 3e génération, la Chine vient tout juste d'annoncer la construction d'un réacteur 4e génération !

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