Mondes Emergents

Another BRICS in the world...

vendredi 28 janvier 2011

Terres Rares, le boom ne profitera qu'à une poignée de sociétés


Les terres rares sont au XXIème siècle ce que le pétrole a été au XXème, les clefs de la croissance !

Les terres rares sont un groupe de 17 métaux aux propriétés physiques exceptionnelles. Ils répondent aux doux noms de Néodyme, Ytterbium ou encore Dysprosium.

Comme le pétrole, la production est concentrée dans une seule région : La Chine. Le problème, c'est que Pékin veut de moins en moins partager sa production.

Depuis 2005, le pays réduit de 12% chaque année ses exportations.

Le dernier épisode s'est déroulé fin décembre. Une nouvelle baisse des quotas a entrainé un nouveau tollé général des gouvernements occidentaux.

Enjeux géoéconomiques et hyper-concentration de la production, les plus grands scénaristes de science-fiction en rêvaient. Je ne serais pas étonné que 007 soit bientôt envoyé en Mongolie intérieure pour sauver une cargaison de terres rares.

Mais avant d'investir sur les studios de cinéma, je vous propose de profiter de cette situation. Peu d'acteurs sont assez proches de Pékin pour profiter de sa production.

C'est là que des opportunités se profilent...

La Chine a besoin de terres rares pour monter en gamme


La Chine produit de moins en moins de transistor, et de plus en plus d'écrans plats. Elle produit de moins en moins de vélo, mais de plus en plus de voitures électriques. Or cette montée en gamme exige de plus en plus de terres rares.

Contrairement à la dynamo, la batterie des voitures électriques utilise plusieurs kilos de néodyme. Autre exemple, les écrans plats tirent leur luminosité de l'Yttrium et du Cérium.

Ces produits vont devenir de plus en plus courants dans notre vie.

La Chine produit, transforme et consomme ses terres rares
Le grand grand tournant chinois a été le réveil de sa consommation intérieure. Désormais, les chinois consomment leurs terres rares.

La première destination industrielle des terres rares est les aimants permanents. Or la Chine est déjà leader sur ces secteurs. La Chine produit 75% des aimants permanents dans le monde.

Avec ces aimants, Pékin développe son parc d'éoliennes, son parc automobile et ses réseaux de télécommunication.

L'avenir des terres rares est plus que jamais chinois
La Chine tient le marché entre ses mains. Pour deux raisons :

1.D'abord, il n'existe pas d'alternatives. Les propriétés de ces éléments sont exceptionnelles. Elles le sont tellement que nous découvrons tous les jours de nouvelles propriétés.

2.La mise en route d'une mine est extrêmement longue. Si l'arrêt d'une mine prend quelques semaines, son redémarrage prend plusieurs années. Or c'est la Chine qui détient actuellement le savoir-faire technologique pour creuser et exploiter.

Investir dans les terres rares passe donc obligatoirement par la Chine.

Les opportunités existent : Pénétrez au cœur du dragon !
La Chine n'a pas construit son monopole en quelques mois.

Sa stratégie s'est élaborée en deux temps : D'une part concurrencer les autres pays avec ses faibles coûts de production. Ensuite attirer les groupes étrangers sur son sol.

L'objectif à terme était d'acquérir les technologies d'exploitations les plus performantes. La séparation des minerais entre eux est une activité extrêmement coûteuses et techniques.

Cette stratégie a marché au de-là des espérances. Les groupes privés leaders dans la production de terres rares dans les années 1990 sont désormais tous installés en Chine.

Les acteurs étrangers implanté en Chine seront privilégiés
De nombreux groupes étrangers ont été autorisés à piocher dans le sous-sol chinois. Ces groupes bénéficient d'un traitement privilégié car ils apportent les technologies les plus performantes.

Parmi ces grands groupes, nous retrouvons des noms familiers. Ainsi « Rhodia » est un acteur implanté depuis longtemps en Chine. C'est également le cas avec « Neo Material Technologies », une société minière canadienne qui a ses entrées en Chine.

Alors que tous les gouvernements essaient vainement de réveiller leurs anciens fleurons miniers, je vous conseille de regarder les groupes solidement implantés en Chine.

L'ETF, l'indice qui va faire des étincelles !
Depuis peu, vous disposez d'un nouveau moyen pour profiter du décollage des terres rares. Il s'agit d'un ETF(NYSE:REMX).

L'ETF a été lancé en fin d'année 2010. Tous les noms qui compteront dans les années à venir sont réunis.

Les gains commencent à peine à s'accumuler. Profitez en !


Article paru sur "l'Edito des Matières premières" : http://www.edito-matieres-premieres.fr/

samedi 22 janvier 2011

L'État français à reculons devant l'ouverture du marché de l'électricité


La concurrence oui, à condition qu'elle nous profite. C'est en quelques mots l'essence de la loi Nome, adoptée définitivement mercredi 26 novembre 2010. La loi Nome, pour « Nouvelle Organisation du Marché de l'Électricité », est une nouvelle étape dans le processus de libéralisation du marché décidé par les gouvernements européens en 1998. Lancé en pleine euphorie libérale des années 1990, l'enthousiasme s'est depuis considérablement essoufflé devant la montée des prix du kWh. La France mène ainsi depuis plusieurs années une politique ambiguë face à ce mouvement de libéralisation emmené la Commission Européenne. La Loi Nome lui permet de rester au milieu du guet encore quelques temps. Pourtant, la France devra définir dès 2011 un tarif définitif d'achat du kWh à Edf. Cette décision nous donnera un premier indice sur la stratégie française dans ce vaste mouvement de « libéralisation à marche forcée des marchés de l'énergie » pour reprendre l'expression de Jean-Marie Chevalier.

Un mouvement de libéralisation amorcé dans les années 1990
A l'origine était la concurrence. Depuis 1957, et plus encore après 1991, la libéralisation était devenue un gage d'efficacité des marchés. L'expérience anglo-saxonne avait notamment été jugée très concluante. C'est ainsi qu'en 1998, l'Union Européenne prend la décision de créer un marché de l'énergie unique et libéralisé. Gaz et Électricité sont concernés. La France accepte les directives de libéralisation des marchés électriques en 1998. Suivrons deux nouvelles directives, en 2004 et 2009. L'objectif est d'ouvrir les réseaux et de réformer l'organisation intégrée des grands groupes énergétiques. La France, comme l'Allemagne, est alors consciente que la libéralisation partielle du marché européen lui donne un avantage économique. Edf, comme E.ON ou RWE, maitrise la production, le transport et la commercialisation de leur énergie. Le monopole dispose d'un pouvoir de projection à l'étranger que l'ouverture des marchés va lui permettre de faire fructifier.

Edf surfe sur la vague de libéralisation du marché européen
Edf et GDF s'aventurent donc hors de leurs frontières, et investissent en Italie, en Belgique, en Angleterre et en Allemagne. L'atout français sur la scène européenne est son faible cout de production du kWh. Il existe deux types de tarifs de l'électricité en France. D'une part les tarifs de l'électricité régulé, qui proviennent de l'électricité hydraulique et surtout nucléaire, et d'autre part les tarifs de l'électricité thermique. Ces derniers prix ont tendance à s'aligner sur les prix du pétrole, du gaz, et souvent du charbon. Ainsi, l'avantage de la France est de posséder des faibles couts de production et une moindre volatilité. Par exemple, l'investissement en Angleterre, avec le rachat de « British Energy » par Edf, a été permis par la vente d'électron au prix du nucléaire. Pourtant, les conséquences à moyen terme de la libéralisation mécontentent État et industriels

L'État contraint d'entamer le monopole d'Edf
La Commission Européenne finit par s'agacer du manque d'application de l'État français dans la libéralisation de son secteur énergétique. La Commission Européenne rappelle notamment que le processus de libéralisation n'avait pas pour vocation de permettre aux fleurons énergétiques français et allemands d'envahir le marché de leur voisins. 10 ans après la première loi sur ce secteur, Edf reste l'opérateur ultra-dominant en France, et s'est considérablement étendu à l'étranger. Encore plus grave pour la Commission, il continue à contrôler indirectement le réseau électrique, ainsi que la formation des prix du kWh (régulés donc). Mais l'État n'est pas pressé d'ouvrir son marché. Le prix du kWh sur la nouvelle bourse de l'énergie, « Powernext », est nettement plus haut que le kWh français. Économiquement parlant, la France aurait tout intérêt à rester à l'écart de ce marché qui l'obligerait à payer plus cher son kWh. Comme le note ironiquement l'ancien PDG d'Edf, Marcel boiteux, « avec la suppression des tarifs régulés que demande Bruxelles, il ne s’agit donc plus, comme on pouvait le croire initialement, d’ouvrir la concurrence pour faire baisser les prix, mais d’élever les prix pour permettre la concurrence ». L'État français va ainsi continuer à louvoyer quelques années, pour finalement sortir un loi de libéralisation « molle ». Et la loi NOME fut.

NOME, Nouvelle Organisation Manifestement Équivoque
La loi NOME est un compromis. Pour l'anecdote, la validation de cette loi par la Commission a été acquise alors que Manuel Barrosso cherchait des voix pour sa réélection à la tête de la Commission Européenne. En substance, l'objectif de la loi est de faire bénéficier d'autres acteurs de la rente nucléaire grâce à laquelle Edf propose un tarif inégalé en Europe. Edf va devoir vendre jusqu'à un quart de sa production à ses concurrents, à un prix fixé par la CRE (Commission de Régulation de l'Energie). Les alternatifs espèrent un prix assez bas pour rendre leur activités compétitives. Ils ne pourront cependant pas revendre ces kWh à l'étranger. Cette loi a immédiatement été contestée par le premier acteur concerné, Henry Proglio, patron d'EDF. Pourtant, c'est l'État lui même qui a décidé de nommer cette figure forte et dirigiste du capitalisme français. L'État dévoilait ainsi sa schizophrénie en poursuivant d'un coté la libéralisation d'un secteur, et en renforçant de l'autre la nature monopolistique de son énergéticien. Seul le niveau de prix de revente du kWh nucléaire permettra de mesurer les choix stratégiques fait à la tête de l'Etat. Edf exige 42 €/Mwh, suivi d’une hausse annuelle de 3,5% par an. Les alternatifs proposent 34€.

Edf veut redevenir un géant européen
La question du prix du kWh englobe une problématique bien plus vaste, celle des ambitions d'Edf, et de son premier actionnaire, en Europe. Après une phase d'expansion dictée par les besoins de rentabilité, Edf est en train de se replier rapidement sur ses terres. Après la désillusion américaine, l'horizon d'Edf est fondamentalement européen. Ses atouts industriels lui confèrent encore un avantage indéniables sur ses concurrents. La preuve de ces ambitions retrouvées se trouvent à Flamanville et Penly. L'opérateur est en train d'y construire deux nouveaux générateurs de 3ème générations qui sont destinés à vendre leur production sur les marchés de gros européens. La fixation du prix de revente du kWh constituera pour Edf un élément déterminant dans sa stratégie de développement sur le continent. La décision de l'État sera lourde de sens.

Deux scénarios sont possibles : le « libéral », le « hors la loi ».
Dans le scénario « libéral », l'État français poursuit le mouvement de libéralisation du marché et fixe un prix du kWh assez bas pour privilégier les alternatifs. Les échéances 2015 et de 2020 permettront définitivement aux alternatifs de rentrer sur la scène française, en vendant sur les marchés européens ces kWh nucléaire. En parallèle, ces groupes se seront probablement équipés en capacités de production thermique, et se présenteront comme de réels concurrents à Edf. Le résultat, un prix du kWh plus cher pour le consommateurs, une plus grande dépendance à la volatilité due aux prix du thermique, mais de plus grosses rentrées pour l'État. Un deuxième type de scénario pourrait être appelé « hors-la-loi ». Récemment, Jean-Marie Chevalier a rappelé que le traité de Rome en 1957 a contribué à qualifier « d'illégal tout ce qui n'était pas géré par le marché ». L'Etat pourrait ainsi choisir de rentrer dans l'illégalité en refusant avec d'autre pays de poursuivre cette libéralisation du marché. Le caractère intégré d'Edf serait conservé, au profit du consommateur français.

Pour l'instant, nous n'en sommes qu'au scénario de politique-fiction. La crise a cependant amorcé une réflexion sur les excès de la libéralisation des marchés. Cette réflexion atteindra peut être un jour le secteur de l'énergie. En attendant, l'État devrait réfléchir à une nouvelle Directive européenne à proposer, réduisant considérablement la dynamique libérale au profit d'une réflexion davantage centrée sur le consommateur.

lundi 10 janvier 2011

Pétrole et gaz, l'Asie se met en ordre de bataille

En ce début d'année 2011, plein phare sur l'Asie !

Lorsque l'on parle de l'Asie, on pense tout de suite à la Chine. Bien sûr, mais pas seulement...

Car cette décennie sera celle de l'Asie toute entière. Derrière l'empire du Milieu, l'Asie du Sud-Est et l'Océanie émergent.

Or ces pays auront besoin d'énergie, et en grande quantité. Et leurs jeunes compagnies énergétiques auront besoin de capitaux pour grandir.

Une demande exponentielle de l'Asie tirée par la Chine...
La Chine vient de quasiment doubler sa demande énergétique en à peine 10 ans !

Aujourd'hui, le pays est devenu le premier consommateur d'énergie au monde. Et le pays n'en finit pas d'accumuler les performances.

Pékin est en passe de devenir le premier consommateur de pétrole au monde. Selon l'AIE, Pékin comptera pour 40% de la demande mondiale cette année.

...et les nouveaux émergents
La demande énergétique du continent asiatique vient d'enregistrer 8,5% de croissance en 2010. Les énergéticiens anticipent déjà une demande en forte hausse pour 2011.

En Inde, le taux de croissance devrait se maintenir autour de 7%-8%. La demande en hydrocarbures, pétrole, charbon, gaz naturel, devrait ainsi bondir d'environ 40% sur les 10 prochaines années.

En Asie du Sud-Est, la croissance a atteint 7,4% en 2010. La Malaisie et la Thaïlande deviendront bientôt des acteurs énergétiques de premier plan.

Ces pays sont assis sur des trésors inexplorés
De nombreux pays asiatiques n'ont pas encore exploité leurs ressources. L'Agence de l'énergie américaine estime par exemple que les réserves pétrolières indiennes sont de l'ordre de 5,6 milliards de barils !

En Malaisie, les ressources s'élèveraient à 4 milliards de barils. Ce pays pourrait devenir bientôt le quatrième hub pétrolier et gazier en eau profonde du monde, après Houston, Rio de Janeiro et l'Europe.

Ces compagnies se renforcent à l'international
Les compagnies énergétiques asiatiques sont toutes engagées dans une course aux actifs énergétiques à travers le monde.

Après les Chinois, l'Australie a vu déferler sur elle des vagues d'investisseurs coréens ou malaisiens.

Ces groupes se sont même aventurés bien au-delà. Les sables bitumineux canadiens ont attiré la plupart des acteurs asiatiques. L'Irak a également fait la part belle aux compagnies chinoises et malaisiennes en 2009.

Les compagnies chinoises, des valeurs de plus en plus sûres
Les firmes chinoises ont su profiter de la stagnation des prix du baril pour investir à l'étranger. En tout, elles ont dépensé 24 milliards de dollars en acquisitions en 2010.

D'abord, leur cible a été les sables bitumineux canadiens. Sinopec, CNOOC et Petrochina sont désormais massivement présents dans les plus grands projets du pays.

Les Chinois n'ont pas non plus raté la découverte du pétrole brésilien. Cette année, Sinopec a finalisé son entrée à hauteur de 40% dans la filiale brésilienne de Repsol, présente dans les zones pré-salifères brésiliennes.

+75% en deux ans pour ONGC, l'Indien amorce son décollage


L'Inde est l'autre géant de l'énergie en Asie. Pour moi, le marché indien présente un potentiel encore plus grand que le marché chinois.

La compagnie nationale ONGC, (Oil and Natural Gas Corporation) commence tout juste à sortir hors de ses frontières. Après avoir investi en Afrique et au Vietnam, la compagnie souhaite désormais investir en Australie et en Birmanie, déjà courtisées par la Chine.

Derrière ONGC, les prometteurs Reliance energy et IOC (Indian Oil Corporation) commencent à apparaître.

Découvrez les petites valeurs qui montent
Derrière les gros mastodontes asiatiques émergent également plusieurs sociétés dynamiques.

Le Coréen Knoc a frappé un grand coup en septembre, avec le succès de son OPA agressive sur le Britannique Dana Petroleum. Aujourd'hui, le Coréen est également présent au Canada, en Amérique du Sud et au Kazakhstan, traditionnelle chasse gardée chinoise.

Le Thaïlandais PTT a à son tour investi dans les sables bitumineux canadiens. Le Malaisien Petronas a également l'intention de s'étendre. Le Venezuela et l'Irak font partis de ses priorités.

Qui fera la course en tête ?
Une valeur se distingue particulièrement : CNOOC

D'abord, les compagnies chinoises restent des valeurs attrayantes. Les trois principales (Sinopec, CNOOC et Petrochina) sont cotées sur le NYSE. Mention spéciale à CNOOC, qui a enregistré +135% depuis 2 ans à New York.

Pour ceux qui aiment l'incertitude, ONGC constitue un beau pari. Le géant indien commence tout juste à monter en puissance.

ONGC va bientôt ouvrir son capital afin de financer son développement. Il pourrait bien devenir un jour un des 5 ou 6 géants de l'énergie.