Mondes Emergents

Another BRICS in the world...

dimanche 3 juillet 2011

Pourquoi les pays émergents ont raté la marche du FMI


Les pays émergents doivent actuellement se demander qu'est ce qu'ils ont fait de mal.

Alors que leurs économies sont toujours aussi florissantes, leur réserves de changes débordantes, et leurs Banques Centrales vigilantes, le FMI vient de se choisir une européenne comme présidente.

Bien sur, on connait la traditionnelle mainmise des européens sur le FMI, et comme toute tradition, elle bénéficie du poids de l'habitude (d'aucun dirait de l'immobilisme).

Pourtant le tour de passe-passe des pays européens reste un coup de maitre. L'espace de quelques semaines, on a remplacé le débat Keynes-Friedman par celui de Mandrake - Copperfield.


L'argument féministe

Tout le monde voyait la ficelle, mais personne n'a rien dire. Oui, l'«affaire DSK» (au vue des récents évènements, je ne sais plus s'il faut parler de tragédie ou de soap opera) a paradoxalement permis à l'Europe de faire un dernier baroud d'honneur à la tête du FMI.

En présentant Christine Lagarde à la tête du FMI, la candidature était inattaquable. Et peu importe que l'on frise le conflit d'intérêt, les banques françaises étant exposées à hauteur de 53 milliards sur la dette Grecque.

Mais le plus incroyable c'est que depuis 10 ou 15 ans, les pays émergents ont fait la preuve de leur bien meilleure gestion monétaire.


Quand les sur-endettés se reconvertissent dans le conseil financier

« Les pays responsables de la plus grande crise depuis la Grande Dépression....vont élaborer les codes de conduite pour le reste du monde ». La déclaration vient du vociférant ministre brésilien des finances Guido Mantega.

Le ministre brésilien a été récemment été conforté dans son opinion par le rapport annuel de la BRI, la Banque de Règlements Internationaux.

« Contrôle des risques systémiques », « réserves obligatoires de banques », « surveillance de l'équilibre financier », tous ces critères étaient déjà appliqués par les banques centrales émergentes selon le rapport.

Les pays développés commencent seulement à développer ces outils. Et encore, Ben Bernanke reste accroché à sa « crise de 29 pour les nuls » en gardant les taux directeurs de la FED à 1.5%.

Alors pourquoi les pays émergents restent ils désespérément dans l'antichambre des institutions internationales ?


Un union politique en devenir, et qui le restera...

Les pays émergents arrivent de mieux en mieux à faire valoir leurs intérêts nationaux, mais de moins en moins leur intérêt collectif. C'est bien ce qui se dégage de cet épisode.

Ces pays resteront en marge sur le plan multilatéral tant qu'ils n'arriveront pas à s'unir sur le plan politique. Et cet horizon m'apparaît bien lointain, comme je l'ai souvent exposé sur ce blog.

Si je ne vois pas de coalition de pays émergents possible, je suis convaincu que ces pays compteront dans la désignation du prochain président du FMI. Une coalition Emergés-Emergents sera bien plus facile à mettre sur pied.

Mais d'ici là, le concept d'émergent aura eu le temps de changer de sens une bonne dizaine de fois.

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