Mondes Emergents

Another BRICS in the world...

mercredi 23 février 2011

L'Inde perdra bientôt son monopole dans les SSII





Dans le film « Slumdog Millionaire », le passionnant recueil d'idées reçues sur la société indienne, Danny Boyle ne pouvait passer à coté de la sous-traitance des services informatiques. 

Aussi visible qu'un moine tibétain dans une réunion d'actionnaires du CAC 40, ce secteur de l'activité indienne représente 60% du PIB indien.

Ce qui est étonnant avec ce succès, c'est qu'il semble défier les règles de la théorie économique du développement.

Récemment, un économiste expliquait que la croissance des économies asiatiques dans les années 1990 avait donné un cours d'économie à l'ensemble de la profession. La croissance de l'Inde, très différente de celle de l'Asie du sud est, pourrait en donner un autre.

Passer directement d'une économie agricole et sous-développée, à une activité de service, ça revient à entrer à Harvard en apprenant le nombre de lettres de l'alphabet.....26 si mes souvenirs sont bons.

Alors plongeons nous 3 lignes sur cette réussite. Une des explications avancées, parmi d'autre, serait la capacité qu'à toujours eu l'Inde de conserver une élite éduquée.

Malgré la pauvreté, malgré la proximité du matérialisme historique soviétique, une classe sociale a toujours conservé la liberté d'étudier.

Cette classe, c'est celle des Brahmanes.

L'explication est simple. Leur position sociale a toujours été préservée grâce à un élément : la société de castes. J'utilise « simple » par pur effet de langage, la société de caste est peut être une des organisations sociales les plus complexe qui soit.

Grâce à cette stratification rigide de la société, plusieurs universités sont devenues des centres d'excellence, comme le ITT ou le IIM, pendant que le pays essayait péniblement de sortir du sous-développement. C'est encore cette caste de lettrés qui a été le support de la politique de tertiarisation de l'économie indienne dans les années 1990. Ajouté à cela la parfaite maitrise de l'anglais, et le secteur a très rapidement décollé à l'international.

Bien sur, l'ascension a été favorisé par le départ d'IBM d'Inde en 1977, qui a laissé le champs libre aux ingénieurs indiens. Mais l'Inde a su parfaitement faire jouer ses atouts dans un contexte international de libéralisation des services.

L'Inde ne restera pas éternellement le « bureau du monde »
A l'avenir, s'il n'est jamais bon de dépendre d'un seul secteur, la concurrence étrangère risque de toute façon de réduire la part du secteur dans l'économie indienne.

D'abord, l'Inde n'est plus le seul pays de la zone à parler l'anglais. Si les diplomates chinois refusaient de parler un mot d'anglais dans les années 1990, ce n'est plus le cas. Surtout, les salaires indiens vont mécaniquement augmenter. Le paradoxe indien sur lequel s'est construit l'activité des services, le sous développement et la compétence technique, risque de disparaître avec la croissance des salaires.

Ainsi, soit le pays continue sa spécialisation dans les NTIC et monte en gamme, soit le pays équilibre son économie, et développe les autres secteurs.

La deuxième solution est en bonne voix. Le gouvernement vient de lancer l'énorme marché public des infrastructures indiennes.

Par contre, je n'ai jamais entendu parler d'une « caste des industriels »...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire