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mardi 1 février 2011

Total accélère son développement en Afrique


Total décidé à explorer le sous-sol africain
Qui a dit qu'il n'y avait bientôt plus de pétrole ? L'Afrique est sur le point de devenir un nouvel eldorado pour les compagnies pétrolières. Première d'entre elle, Total. Jacques Marraud des Grottes, directeur Afrique du géant pétrolier, a annoncé cette année que le groupe compterait de plus en plus sur l'Afrique pour accroitre sa production de pétrole. La production du groupe devrait passée de 750 000 barils de pétrole produits par jour en Afrique, soit un tiers de la production, à 1 million de barils d'ici 2015. Installé historiquement en Afrique de l'ouest, le groupe a ainsi multiplié ces dernières années les projets sur tout le contient.Le pétrolier s'est en particulier bien installé dans le Golfe de Guinée. Déjà présent au Nigeria, Total a fait une entrée remarquée en Angola, et guète impatiemment la mise aux enchères des blocs prometteurs de Kwanza en 2011. Surtout, le vrai tournant stratégique a été sa décision d'étendre de 20% son domaine minier sur le continent en explorant en priorité les pays peu ou mal connus. Cette décision constitue une petit révolution pour le groupe, qui a longtemps été moqué pour sa trop grande prudence. Après la Cotes d'Ivoire et Sao Tomé, le groupe pourrait investir prochainement en Mauritanie. Ces évolutions sont sous-tendues par l'amélioration des techniques de forage en offshore profond, ainsi que par la hausse tendancielle du baril remarquée ces dernières années.

Total étend son réseau de distribution
Si l'Afrique est dépendante des technologies de Total, Total l'est tout autant de l'Afrique pour sa croissance. Total y a trouvé un bon moteur de croissance pour ses activités de distribution, quand ces mêmes activités déclinaient en Europe. Cette dépendance risque de s'accentuer dans les années à venir, car le groupe français s'est peu diversifier en direction de l'Asie, comme l'on fait Shell ou BP. C'est pourquoi Total s'accroche à ses 12 % de parts de marché en Afrique. Le groupe a d'ailleurs révélé en début d'année qu'il entendait atteindre 15% dans les 5 ans. Total a notamment décidé d'investir prioritairement dans les régions à forte croissance. C'est le sens donné au rachat du réseau de distribution de Chevron au Kenya, après celui d'Ouganda. De manière globale, le groupe a l'intention de capitaliser sur sa présence historique sur le continent et sur sa maîtrise des infrastructures, notamment des capacités de stockages dans les ports. Total mise également sur son organisation interne par région, plutôt que par type d'activité, qui lui permet d'être davantage au contact du terrain. Il faut noter que le dynamisme de Total en Afrique détonne dans le milieu des pétroliers, qui a plutôt eu tendance à se désengager du continent ces dernières années. Shell a récemment vendu ses activités de distribution dans 21 pays. BP a également cédé ses stations en Namibie et au Zimbabwe.

Total achète 99% du sous-sol malgache
Total mène actuellement un projet très controversé à Madagascar (ici un manifestant de Greenpeace dénonçant l’exploitation des sables bitumineux par Total, notamment à Madagascar). L'exploitation des réserves d'hydrocarbures, sous forme de sables bitumineux, a commencé il y a deux ans sur l'île. Total a dépensé 100 millions de dollars pour acquérir 60% des parts du gisement de Bemolanga. Les termes de contrats d'exploitation ont été révélé par le « Guardian » en novembre dernier. Le groupe français, avec son partenaire « Madagascar Oil », bénéficie de conditions d'exploitation inédites dans le secteur, puisque les termes de l'accord accordent aux opérateurs étrangers 99% des recettes tirées de la vente du pétrole pendant 10 ans. L'État se contentant donc de...1%. On est loin des 60-65% avancés par le ministère des mines en 2008. Lorsque l'on sait que l'exploitation des sables bitumineux est une des industries les plus polluantes au monde, on peut craindre pour l'environnement déjà très fragile de l'île malgache.

Article publié initialement dans "Les Afriques". Janvier 2011.

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