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mardi 15 février 2011

Une révolution peut en cacher une autre : La révolution du pétrole non-conventionnel



La Révolution des gaz non-conventionnels secoue le monde de l'énergie depuis 2 ans. En quelques années, les États-Unis sont passés du statut d'importateur à celui de futur exportateur de gaz.

Or le monde du pétrole est en passe de connaitre la même révolution copernicienne. Nouvelles techniques et audace des petits indépendants font jaillir du pétrole dans des pays jusque là privés de toutes ressources fossiles.

Encore une fois, les indépendants ont grillé la priorité aux Majors...



On prend les mêmes et on recommence
Cette révolution du pétrole ressemble de très près à celle du gaz. Les lieux sont les mêmes, les technologies aussi : Il s'agit de récupérer le pétrole à partir de la roche, et non plus à partir des réservoirs classiques.

La technique consiste donc à forer de manière horizontale. Les industriels fracturent ensuite la roche en injectant de l'eau et du sable. La fracturation (fracking) va ainsi libérer d'importantes quantités de pétrole.

Ces découvertes gonflent déjà les ressources américaines
Dans le secteur du gaz, les shale gas ont multiplié les ressources américaines par 3. En ce qui concerne le pétrole, les États-Unis sont très optimistes. Le potentiel des ressources en shale oil pourrait représenter plus de 6 milliards de barils.

Pour le seul gisement de Bakken Shale, les ressources s'élèveraient entre 3 et 4.3 milliards de barils selon l'U.S. Geological Survey. Hors Alaska, ce gisement deviendrait le plus grand gisement de pétrole des États-Unis !

Cette nouvelle ère pétrolière aux États-Unis va durer
La raison est triple :

1.L'effet Macondo : Le Golfe du Mexique a été mis en quarantaine. La production de cette région devrait baisser de 82 000 barils par jour en 2011. Par conséquent, l'on-shore revient à la mode.

2.Les coûts d'exploitation sont bien moins élevés que le pétrole off-shore. Un baril à 40$ rend l'exploitation des shale oil rentable. Avec les prix actuels, les producteurs se paient même le luxe d'avoir des retours sur investissement proche de 100% !

3.Les shale oil sont essentiels pour réduire la dépendance énergétique américaine. Ils pourraient remplacer jusqu'à 10% des importations américaines quotidiennes.

La France devient un état pétrolier
En Europe, la révolution se propage aussi. Les perspectives de hausse des cours du pétrole ont transformé certains pays en eldorados pétroliers. C'est le cas de la France !

Paris, sa tour Eiffel, son sacré-cœur, et ses derricks ! La région Ile de France est effectivement une zone d'exploration pour les shale oil. Ces ressources pourraient permettre à la France de couvrir 5 % de ses besoins en pétrole.

Là encore, les indépendants conduisent les opérations. « Hess » et « Toreador » sont en première ligne. Ce dernier a même décidé de se faire coter en Europe pour l'occasion.

Les indépendants mènent le bal, encore une fois
L'exploitation du shale gas avait été le fait des petits producteurs. Ils avaient eu l'idée avant tout le monde de forer à l'horizontal. Le développement des shale oil prend le même chemin. Ce sont les petits pionniers des shale gas qui adaptent leurs technologies au pétrole.

Les indépendants comme « Devon Energy » ou « Petrohawk Energy » ont encore une fois échappé aux radars des Majors.

Le pétrole, bien plus profitable que le gaz
Ce mouvement de conversion vers le pétrole est économiquement rationnel. Les pionniers du gaz non-conventionnel ont bien compris leur intérêt.

L'exploitation des shale gas a fait passer les cours du MBTU de 13$ en 2008 à 4$ aujourd'hui. Et la bulle gazière ne devrait pas se dégonfler avant 2013.

Or selon l'IEA, le pétrole restera autour de 100$ en 2011. La première conséquence a été une envolée du prix des terrains. Le prix de l'acre de Bakken Shale est passé en à peine deux ans de 300$ à 12 000$ !

La technologie, la clef du succès
Dès 2009, on savait que les shale gas allaient révolutionner la politique énergétique américaine. Aujourd'hui, les analystes rivalisent en conjectures pour anticiper l'impact des shale oil.

Si le marché des énergies non-conventionnelles évoluera encore, une valeur restera : La technologie.

Les cours du baril ou du MBTU resteront volatiles, mais les sociétés qui maitrisent la technologie des forages resteront en première ligne.

Les « fracker », les Apple du secteur pétrolier
La Chine a bien compris que la technologie était la clef de ce marché. Elle investit depuis 2 ans dans les shale gas américains. L'objectif n'est pas d'acheter du gaz, mais bien d'acheter les technologies de fracking.

Sur les shale oil, la logique est la même. Les compagnies qui détiennent les technologies du petro-fracking, comme la canadienne « Trican Well Service », tiennent le marché. C'est avec elles que les Majors négocieront leur entrée sur ce secteur.

Elles seront les vrais bénéficiaires de la révolution des shale gas et shale oil..

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